Même si elle n'est pas apparamment "convulsive", la beauté est chez Zec, présente, presque trop jugeront certains, en ce qu'elle peut tromper son monde et induire au décoratif. En fait, rien de cela: perforant la perfection formelle, la beauté est là en effet, mais comme témoignage de la vérité. Car cette beauté originelle, intérieure est aussi blessée, fissurée par l'histoire, par la vie et bien d'autres choses encore, n'oublions pas d'où vient Zec -; elle se découvre, dépassée dans et par l'œuvre elle-même. Une œuvre trop parfaite? Trop froide? Pas vraiment car Zec pourrait reprendre à son compte le mot de d'Alembert et dire qu'il est de la neige sur un volcan. La peinture, sa peinture, est une sorte de pont, - un arc en ciel: considérez donc les couleurs de Zec-, entre terre et ciel, entre deux points d'un même monde qui n'auraient jamais dus s'exclure l'un de l'autre, et qui n'en forment qu'un. Mais il ne s'agit pas seulement d'un retour -éternel et quelque peu stérile-, vers un paradis perdu, bien que l'œuvre ne puisse le nier et même si elle le fait par "au-dessus" (pour dire à la façon de Malraux à propos de Vermeer). Il s'agit d'un en-avant constamment réinventé et réaffirmé. Trans-parence / Trans-cendance: au-delà du paraître / passer au-delà.

Voici donc ce que nous dit la peinture de Zec. Car elle nous dit quelque chose, de très simple et d'immense à la fois: ne nous arrêtons pas à la surface. Sans refuser notre plaisir, sachons passer de l'autre côté du miroir et aller de l'avant. Demeurons quoi qu'il puisse advenir, foncièrement optimistes: une main invisible nous guide. C'est pourquoi il y a de la beauté et de l'Amour chez Zec, Peindre pour lui est à la fois acte de résistance et manière d'organiser son salut tout en indiquant aux autres, à tous les autres, la voie. Aussi maintient-il contre vents et marées un art où jouent le contraste, la nuance, l'éclat, un art par lequel le regardeur, grâce à une économie rigoureuse des formes utilisées par l'artiste, développe son plaisir et sa réflexion. Cet art reste ouvert: car l'artiste n'impose pas, il laisse libre. Sans dispositif "autoritaire", dans un espace à la fois structuré et déstructuré où le "dessin" devient impalpable, il minimise son geste et abstrait son expression, pour mieux nous permettre d'accéder à une connaissance sur-naturelle.

Zec,lui, est déjà "au-dessus" au-delà. Zec ne serait-il pas un peu démiurge?

Jean-Claude AUCLAIR à Tours le 7/12/95
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